lundi 10 octobre 2011

Jour 33: Transfert

Ça y est, nous sommes dans le train. Il bouge, le paysage défile et pourtant, nous ne devons faire aucun effort... Depuis près de 5 semaines chacun de nos déplacements est le fruit d'une volonté ET d'un effort. Cette logique s'est ancrée en nous, nous a reformatée en quelque sorte. Pour le meilleur sans doute...
Il fait bon dans le train, nous nous laissons bercer. Les affaires sont encore humides (ce matin il a fallu tout empaqueter en restant sous la tente. Autant dire que l'organisation et la synchronisation des tâches doit être optimum!) mais nous sommes au chaud, dans un fauteuil, le paysage alpin défile lentement dans la brume, la neige étend son territoire.
Passage d'un long tunnel. Il nous fait changer de vallée, fonctionne comme le tunnel sous la manche: voitures, piétons, cyclistes, il faut passer en gare. On laisse derrière nous le paysage escarpé, bien heureux. Au-delà des intempéries, je pense que l'obstacle n'était pas à notre portée...
Arrivée à Spittal. 97km en train. Nouveau décor. Une large vallée, entourée de rochers en suspension et autres pics acérés. Un air frais, vif, montagnard. Un ciel plus dégagé aussi. Au cœur des Alpes.
Ravis de pédaler à nouveau, nous déroulons 45 km en bord de Drau. Arrivée à Villach. Ravissante petite ville (50.000 hab.) nichée dans la montagne, qui semble égarée et pourtant, comme nous le dira un habitant (d'apparence moderne): "Villach, c'est central" (Slovénie, Italie, Salzburg, Bavière...). Plus tard on croisera un jeune Suisse venu faire un stage chez Infineon ici!
Il se fait tard, le coucher de soleil est magnifique mais on sera bientôt aux alentours de 0°c. Planter la tente, vite! On nous parle d'un camping, un peu à l'extérieur. Il est fermé. Hors-saison. On s'approche. Derrière il y a un lac. Une belle pelouse. Les montagnes et la forêt autour. Le lac fume car il a gardé la chaleur de l'été. Hier il a neigé ici. Nous plantons la tente. Je vais me baigner...
Gisela nous concocte un merveilleux diner avec 3 fois rien et quelques feuilles de Salbei (sauge? Récoltée en bord de route) fries dans du beurre et un peu d'ail. Un délice!

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