Départ féerique ce matin alors que nous remontons l'Inn: sentiers
légèrement vallonnés parcourant une forêt allègre, lumière
éclatante sur eau turquoise, roches à vif...
L'Inn (ainsi que l'Ilz) se jette dans le Danube à Passau, après avoir
parcouru le sud de l'Allemagne et pris sa source en Suisse. Encore une
rivière qui doit être sympa à accompagner (next time!). Nous la
suivrons aujourd'hui tant qu'elle forme la frontière avec l'Autriche.
Un petit vent dans le dos nous permet d'enchaîner les km. En général
je demande à Gisela de ne pas aller trop vite au début (ou après une
pause). Genre 15-16 km/h. Et puis le mouvement entraine le mouvement,
et mine de rien on atteint les 22-23 km/h sans effort supplémentaire
et surtout sur de longues distances (20 à 30 km avant de refaire une
pause). Évidemment ça c'est quand tout est optimal ;-) Il y a des
fois où le vent est de face, où le ventre est trop plein et la route
trop encombrée, et là c'est plus dur...
Toujours sous une chaleur d'été, nous arrivons en face de Braunau.
Dernières habitudes de shopping en Allemagne et on se gâte un peu. On
change de pays. C'est la fin de la journée, bien calme...
Braunau, Autriche. On cherche la Radweg. Questions aux passants. Les
gens ont l'air différent ici. Ou peut-être suis-je déjà depuis trop
longtemps en Allemagne... Un Monsieur nous renseigne et nous demande:
"Avez-vous vu la pierre?", "Hein?", "Bah oui, la pierre devant la
maison où est né Adolphe Hitler?". Choc. C'est donc ici... Et nous
partons voir la stèle et le petit immeuble manifestement inocupé. Le
poids du symbole est tellement fort.
Finalement nous trouvons la Radweg et n'irons pas loin. Il y a un parc
à la sortie de la ville qui a l'air tranquille. Nous attendons qu'il
fasse nuit pour monter la tente et nous doucher. Gisela nous régale
avec des gnocchis à la crème et un verre de Federweisser (un vin
très frais et sucré, comme du jus de raisin). Et Pascal (mon père)
nous passe un coup de fil sympa et nous encourage: il connait la
région que nous souhaitons traverser et il sait que ça monte!
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