mardi 15 novembre 2011

Jours 45-47: Errance Péloponnèse

C'est magnifique de se réveiller au bord de l'eau. Le sable, le roulement des vagues, la brise légère... Envies irrésistibles de flâner. Et pourtant, l'horloge elle ne s'arrête pas. Chaque jour il faut trouver de quoi se nourrir, s'entretenir, dormir. Le sédentaire n'y pense plus. Lui il rêve d'évasions. Parfois. Mais pour le nomade, impossible d'échapper au temps... Mieux vaut en faire son allié.
Nous plions le camp pour traverser une magnifique forêt de pins parsemée de vaches et de moutons. Réserve naturelle à peu près préservée. Au village on nous offre des grenades défigurées mais excellentes. L'homme refuse de se faire payer, il dit que sinon Angela le lui prendra ;-)
L'après-midi coule lentement à la terrasse d'un café. Ils sont très agréables, modernes. Comme les églises. Le reste par contre...
Gisela tente sans succès de prendre contact avec des fermes wwoof (world wide organization of organic farms). Un concept vieux de 40 ans où des fermes bio acceuillent des bénévoles qui filent un coup de main en échange d'un toit et des repas. Il y en a une trentaine en Grèce et on cherche dans notre région.
Sans succès donc. Retour en soirée sur la plage. Incertitudes.
Le lendemain nous reprenons les choses en main, ou plutôt les vélos. Si c'est ainsi nous poursuivrons notre itinérance. Ah si seulement les routes ne paraissaient pas si dangereuses...
Il ne reste que la Nationale et sa bande de sécurité, enchainons les km. Parcourons des villages entiers... d'indiens (Bengladesh en fait), sans papiers, travaillant pour une misère. En fait les Grecs ont l'air très contents de les avoir sous la main!
A nouveau cherchons une plage, trouvons un port, minuscule, tout soigné (récent), et quelques barques de pêcheurs. Bâtissons notre tente sous la jetée, à l'abri du vent, au sec... sur le béton. Les badauds ne bronchent guère, trouveraient ça normal. Rassurant!
Au réveil je me frotte les yeux: l'unique voilier du port arbore... un pavillon français! Vais à leur rencontre et pas de doute: ce sont Christine et Dom, nomades des eaux qui ont trouvés refuge ici pour l'hiver. Lui accompagne tantôt les pêcheurs pour quelques euros... et poisson à volonté. Christine semble être la capitaine. Elle est d'Antibes et me livre son secret pour apprendre à naviguer: habiter près d'un port! (je garde ça dans un coin de ma tête. Un jour je serai comme Christine et Dom, ou même Telemaque mon ami de Corfou, croisé dans les Himalayas et qui se trouve aux Canaries, prêt à traverser! Bon vent à tous!).
On partage le café au soleil, nous offre généreusement à partager un plat de poissons. Le roulis léger me berce prodigieusement. Je sens le temps s'échapper... Avant que Gisela ne me ramène sur terre - littéralement - une ferme nous attend pour ce soir, aux environs d'Athènes! Finalement.

1 commentaire:

  1. Et les nouvelles ? 3 semaines déjà.
    Il est grand temps de reprendre la route.
    Ou est-ce le manque de relais internet ?
    Bons vents quand même en espérant que tout va bien pour vous deux.

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